Mix & Remix, la cathédrale vue d’en-bas et le dernier soir des Georges

C’est Philippe Becquelin, le célèbre dessinateur suisse, papa de Mix&Remix qui me rejoint aujourd’hui sur le festival. On le connaît pour ses dessins dans le matin dimanche ou l’Hebdo  ou encore en direct dans l’émission Infrarouge, ce qu’on sait moins, c’est que Philippe a également été le crieur de la Cathédrale de Lausanne pendant dix ans. Je me réjouis donc de lui annoncer que si cette semaine, certains se sont fait balader en vieille américaine ou en calèche, lui aura l’honneur de grimper les 365 marches que compte notre cathédrale à nous!

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Nous descendons donc la rue de Lausanne, très déterminés à en découdre malgré la chaleur et la lourdeur de l’atmosphère qui règne avant l’orage, prêts à tout pour crier les 17h00 qui arrivent, j’ai presque de la peine à suivre Philippe tellement il se réjouit de cette ascension. L’horaire sur le site internet indique que l’on peut monter jusqu’à 17h00, malheureusement il est 16h45 et le responsable refuse de nous laisser passer. Il semblerait que tout le monde doit être redescendu pour 17h00. DOMMAGE! (ouf) mais on a quand même profité du parvis avant de se diriger vers les arcades et de boire l’apéro. Philippe n’est pas drôle que sur le dessin, il me fait hurler de rire, mais ce n’est pas toujours simple de savoir s’il blague ou non, l’ironie trônant en bonne place dans son sens de l’humour.  On parle de ses débuts aux beaux-arts, de ses enfants dont il est très fier, Louiza la plus jeune qui est aussi illustratrice et tient un blog engagé qui parle de féminisme, et son fils Paul, un peu plus connu des fribourgeois puisqu’il a participé avec son groupe  » Adieu Gary Cooper » à la première édition (corrigez moi si je me trompe) de la Sunday Night Jam de Radio Fribourg.

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On parle aussi de ses limites. Je lui demande si Le Matin Dimanche l’a déjà censuré, ou lui a refusé la publication d’un dessin, il me répond que non, mais quand on aborde le sujet « Charlie Hebdo » auquel il ne doit échapper dans aucune interview, il m’explique que pour lui, « ça ne vaut pas le coup ». « Quand toi tu as du papier et un crayon et qu’en face les mecs ont des flingues, c’est perdu d’avance ». Il se rappelle avoir croisé Charb dans un festival, accompagné d’un policier en civil qui assurait sa protection, « même en civil, ça reste un flic qui te suis non-stop ». Il a d’ailleurs été approché par Charlie Hebdo récemment pour renforcer les rangs, mais fidèle à Siné et très loyal, il ne veut pas.

Lorsque nous arrivons sur la place-Python, les fribourgeois de Kabak s’apprêtent à monter sur scène, les enfants de Fred le batteur s’approchent de nous, Élisa et Mathias sont des fans et demandent une dédicace à Philippe qui s’exécute sans broncher. On avait parlé un peu plus tôt des enfants qui portent des casques pour ne pas se broyer les tympans devant les scènes des festivals, il s’en est alors inspiré:

Nous partons manger des pizzas dans le stand d’Olivier Fivaz, nomade Pizza. L’équipe trimballe son four à pizza au feu de bois et le résultat en vaut vraiment la peine. Olivier nous laisse même passer derrière son stand, en coulisse, là où la pâte est étalée, étirée, garnie et finalement refilée au pauvre appointé au four qui aura passé l’intégralité du festival entre canicule et feu de bois.

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Philippe aura fait son show en backstage, pas besoin de vous dire que le rire de Jérôme a retentit loin dans le festival au moment où Philippe lui expliquait l’utilité de son Apple Watch.

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Moriarty fait son apparition sur scène, Philippe compare leur chanteuse, Rosemary Stanley à Amy Winehouse, le chignon en moins. Nous profitions du concert avant de retourner en backstage où il rencontre l’agent du groupe franco-américain, un vieux copain à lui. Il me lance: « c’est grâce à lui que je dessine »! Pas si faux quand on sait que Patrick David de Two Gentleman, ancien de la Dolce Vita à Lausanne lui avait demandé à l’époque de dessiner les flyers du fameux club lausannois. Ils reparlent du bon vieux temps, des afters à la cathédrale de Lausanne, des parties de Nintendo dans les loges du crieur (là c’est la version soft), et Philippe me fait remarquer la ressemblance entre Patrick et Marlon Brando. Je crois qu’il est l’heure d’aller se coucher…

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Pour la dernière soirée des Georges, le festival a à nouveau affiché complet, la bière coule à flots, même Sylvain Maradan court dans la foule avec des caisses de gobelets à emmener vers les bars. La foule est dense devant la scène pour la rue Kétanou et finalement Grammatik qui a l’air de s’être parfaitement acclimaté au canton. Le lendemain de son concert, il nous fait parvenir cette photo:

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Dimanche, la journée des familles attire les petits, et leurs parents. L’atelier électrophonique épate avec des reprises électro de Queen et d’autres tubes contemporains, un show préparé en une semaine avec l’excellent Eduardo qui accompagne ses petits protégés à la guitare. Xavier et Élise sont au premier rang, heureux, ils tapent des mains comme le demande les enfants sur scène, sans trouille, sans trac, décidés à faire trembler la Place-Python!

Puis vient le tour des petits chanteurs à la gueule de bois qui débutent leur concert en chantant « Ton papa est policier, c’est pas de ta faute », mon mari est plié de rire, mes enfants adorent. Le soleil ne fait même plus peur, les plus petits dansent, les parents aussi, quelques casques se promènent même si le volume a été pensé pour les enfants.  Le festival se termine avec le Carrousel des Moutons, entre acrobaties sur piano, poésie et humour, on fidélise aux Georges, c’est certain!

Philippe Ligron en calèche aux Georges!

Aujourd’hui, journée spéciale pour la blogueuse culinaire que je suis,  c’est la moitié de Bille en tête qui me rejoint sur le festival. Philippe Ligron arrive en fin d’après-midi à Fribourg, vêtu d’un short militaire et d’un t-shirt à imprimé barbelé (on sent ici l’influence de Duja), nous marchons vers la vieille ville où je lui ai préparé une jolie surprise. Il fait encore très chaud, on cherche l’ombre à la rue de Lausanne, puis autour de la cathédrale, et comme nous sommes un peu en avance sur le programme, nous décidons de nous arrêter sur la terrasse du Belvédère pour y prendre un verre.

Une chose est sûre, Philippe est intarissable. Il a un demi-milliard de projets en route. Passionné d’histoire, il tient des conférences sur la gastronomie à travers les âges, m’explique que nous n’avons rien inventé, que tout est écrit, on ne fait que revenir en arrière, pour améliorer, si besoin, ce qui a déjà été fait. D’un éternel optimisme, il m’assure que nous allons vers le beau, affirme que sa génération mangeait comme des cochons, mais la suivante prend conscience que la nourriture c’est avant tout l’humain. Savoir d’où vient la viande que l’on mange, qui a fait poussé la salade qui l’accompagne. Le « médicaliment », se soigner avec ce qu’on mange, c’est ça la cuisine du futur selon lui. Il a du respect pour les grands chefs d’aujourd’hui mais n’est pas vraiment impressionné, tout est trop propre, trop soigné à son goût.

Il a d’ailleurs horreur des concours de cuisine télévisés, « de toute manière la production sait d’avance qui va gagner et ils veulent du sensationnel » me dit-il, rien à voir avec la cuisine. Mais conscient de son pouvoir médiatique, il entreprend d’enseigner d’oû nous venons à travers ce que nous mangions. Prochainement il organise une nouvelle « ligronnerie » dans les mines de sel de Bex, rien n’est prêt encore, mais ça ne pose aucun soucis à l’hyperactif, en deux jours tout sera plié. Un peu comme l’orgie romaine qu’il avait organisé dans les arènes d’Avenches, il transporte la cuisine dans un endroit complètement insolite pour en raconter l’histoire.

Et puis il est aussi professeur de cuisine à la très réputée École Hôtelière de Lausanne. Ancien militaire (il a fait la guerre au Liban), il avoue avoir été très dur avec ses élèves au début (il y a 25 ans), sûrement pour compenser son jeune âge. Mais depuis il dit s’être ramolli. Il se sert également de son statut de professeur pour profiter du réseau incroyable que génère l’École Hôtelière, très impliqué dans plusieurs projets humanitaires, il n’hésite pas à contacter d’anciens élèves à travers le monde pour leur demander un coup de main quand il est en voyage.

Comme s’il en fallait encore pour démontrer l’énergie qu’il dépense pour mettre en valeur le patrimoine culturel gastronomique, Philippe est ambassadeur pour Max Havelaar et Sel des Alpes, il  préside également l’association « Lausanne à Table » qui organise de juin à septembre des évènements dans la capitale vaudoise pour valoriser les acteurs du goûts romands tout en mettant en avant les produits locaux. Il a en tête des restaurants comme le café des Artisans, un petit café situé au centre-ville de Lausanne et tenu par la jolie Amaya et son frère Iggy. Il me parle de leur passion et de leur manière de tenir leur établissement, avec goût et originalité. Et puis à 49 ans, il n’oublie pas ses trois enfants et trouve même du temps pour entraîner l’équipe de tir à la corde de la jeunesse de Brenles-Chésalles-Sarzens dont font partie ses deux fils, et ça n’a rien de drôle, Philippe me jure que c’est très stratégique!!

Nous quittons la terrasse du Belvédère pour nous diriger vers le pont de Zaehringen où nous attend ma surprise. Je savais Philippe passionné de chevaux et d’attelage, il part d’ailleurs très prochainement rejoindre ses parents en Camargue avec ses deux chevaux. C’est donc tout naturellement que je lui ai réservé un calèche pour visiter la vieille ville.

C’est Hervé Sapin, de la Ferme pour Tous qui a fait le chemin jusqu’à Fribourg pour nous. Philippe est touché par l’attention et grimpe sans attendre avec moi à l’arrière de la calèche. Nous reprenons le pont, descendons la Grande-Fontaine en faisant des coucous aux filles qui nous photographient et partons nous balader en vieille ville, suivis par une colonne d’automobilistes plus ou moins patients. Les sabots des chevaux claquent sur les pavés de la place du Petit-Saint-jean puis sur le Pont de Berne, nous faisons un petit crochet par la vallée du Gottéron et remontons vers la place Python, où nous attend comme d’habitude l’équipe de Take Off Productions. Quelques curieux viennent saluer les juments, certains nous font même signe de la main (dans l’ordre).

Nous sommes attendus au café qui accueille les afters du festival, Les Trentenaires (aiment la bonne bière) tenu entre autres par Stéphane Jaton, ancien élève de Philippe. Nous sommes rejoins par Pierre-André Thépaut, directeur du NH Hôtel de Fribourg et également ancien élève du l’EHL. Stéphane nous a fait préparer un apéritif digne du chef, avec foie gras poêlé, carpaccio de boeuf, risotto à la betterave et crevettes au chorizo. Nous avons également pu déguster trois des 120 références de bières disponibles dans le restaurant, en accord avec ce que nous mangions.

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Vers 19h00, nous entrons sur le site du festival pour le concert de Hell’s Kitchen tout à fait à propos,la soirée est lancée. Philippe est à l’aise au milieu de la foule, certaines personnes le reconnaissent et viennent le saluer. Très étonné par le beatbox de Koqa, il nous rejoint en backstage pour lui toucher un mot sur une éventuelle future émission de radio, affaire à suivre!

Ce soir, doivent encore passer sur scène les fribourgeois de The Red County et je m’apprête à présenter le concert , Solange la Frange que j’ai attendu toute la semaine, et sa prêtresse Julie Hugo, qui ne manquera pas d’envoûter la place au complet. En attendant vous pouvez vous rincer l’oeil avec son tout nouveau clip K2000!

Vive la bouffe, vive les Georges!

3ème jour, Foofwa sur le pont de la Poya, on y danse, on y danse

Troisième jour de festival, il fait toujours aussi chaud et à ça s’ajoute gentiment la fatigue qui s’accumule, mais impossible de flancher. Je chausse mes plus belles baskets fluo et mes habits de sports achetés à la naissance de mon fils et qui ont servit une fois (dans la cabine d’essayage) avant de partir retrouver Foofwa D’imobilité, mon invité du jour.

Né Frédéric Gafner, Foofwa D’Imobilité est un des danseurs contemporains les plus étonnants de sa génération. Ancien danseur classique au ballet de Stuttgart, il entre en 1991 dans la compagnie du génialissime Merce Cunnigham,  le chorégraphe avant-gardiste qui a fait la transition entre la danse moderne et la danse contemporaine, il y deviendra ensuite Foofwa D’Imobilité. En 1998, il quitte la Merce Cunningham Dance Company pour commencer son travail de chorégraphe et crée en 2000 l’Association Neopost Foofwa pour laquelle il mettra en place bon nombre de pièces en collaboration avec des vidéastes, des musiciens et des plasticiens. Rien n’arrête Foofwa, ni la nudité qu’il utilise régulièrement dans ses chorégraphies, ni l’effort. Il travaille sur le rapport entre le sport et la danse et invente le Dancerun, enfant légitime de la course à pied et de la danse contemporaine. Attention, n’allez pas imaginer qu’il  suffit de mettre un tutu à Usain Bolt pour obtenir un beau Dancerun (quoique je suis assez sûre que ça plairait à Foofwa).

Aujourd’hui, notre décor ce sera le Pont de la Poya. Nouvel emblème de Fribourg, le pont anti-Roësti Graben s’étale entre le Palatinat et le Schöenberg et il faut bien avouer que même s’il en a fait râler plus d’un (étonnant quand même dans une commune dans laquelle tout nouveau projet est accueilli à bras ouverts), il en jette ce pont. Je le trouve beau, avec ses haubans et ses câbles blancs qui ressemblent à de gigantesque pailles en papier.

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À peine arrivé, Foofwa me confie qu’il a déjà pensé aux mouvements qu’il allait faire pour qu’ils s’inscrivent au mieux dans cette architecture peu commune à la danse contemporaine. Nous passons en coup de vent dans les backstage du festival, je ne passe pas inaperçue avec ma casquette et mon spandex, j’entends même quelques « toutouyoutou », mais il faut avouer qu’une fois Foofwa sorti de sa loge en slip de bain noir, baskets de course et sangle à badge léopard (sans badge) autour du cou, je retourne à la case anonymat. J’accroche ma caméra embarquée, règle ma ceinture de course (il n’a plus de place dans son slip pour une gourde) et nous partons. Le long du chemin qui mène au pont, Foofwa s’échauffe tout doucement. Petit à petit les mouvements de danse apparaissent, je recule un peu et me tiens derrière lui pour le filmer. Rien ne lui échappe, les regards des gens parce qu’il porte un maillot ailleurs qu’à la piscine, les bruits environnants qui rythment ses pas, même le couinement de ses chaussures entre en lice dans ce qui fera la bande-son de ce dancewalk (oui parce qu’avec les 35 degrés du jour, on ne court pas, on marche).

Arrivés devant l’entrée du pont, je réalise que je ne sais pas du tout par où entrer à pied. C’est un jeune homme qui nous renseignera. Il suffit de descendre le chemin du Palatinat et de prendre une entrée conçue tout spécialement pour les piétons.

Nous y sommes. Foofwa me demande si je suis prête, il boit un peu et se lance. Très vite je réalise l’effort qu’il fournit, il souffle fort, fait de grands mouvements, tout est travaillé, soigné malgré l’improvisation. L’instant est incroyable, neuf minutes de silence accompagné par le bruit des voitures et de quelques motos qui ralentissent en passant près de nous. Je me sens totalement privilégiée d’assister à ce spectacle intense.

De retour vers le festival, Foofwa m’offre quelques beaux moments, des poses, des roulades, il fait même la roue.

Nous remontons la ville vers la place Python où nous sommes filmés par l’équipe de Take Off productions, Foofwa profite du concert de Sacha Ruffieux devant la butte pour faire une entrée fracassante, il danse juste devant le guitariste homme-orchestre qui lui répond, heureux d’avoir pour une première fois un danseur contemporain mêlé à sa musique rock. Comme me l’a fait remarquer Sylvain Maradan, programmateur du festival, c’est aussi ça les Georges, la rencontre entre des univers complètement différents, l’apéro VIP du jour, le rock fuzzé de Sacha, de la danse contemporaine et un public assis ou de passage mais jamais indifférent.

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Nous reprenons nos esprits en backstage avant une interview musclée, Foofwa fait le pommier et répond à mes questions dans la douleur. Finalement nous reprenons nos habits de ville. Aujourd’hui, les jeunes de l’atelier électrophonique ont accès au festival, ils visitent la scène où ils se produiront dimanche et profitent un peu des canapés réservés aux artistes. La discussion avec Foofwa est à hurler de rire, les jeunes ont bien cerné le caractère de Foofwa et en profitent. Ma vieille pie les corrige, on ne dit pas partie en « couilles », mais bien partir en testicules, les jeunes l’ont adopté et Foofwa se renseigne alors sur l’atelier auprès d’Eduardo le responsable de ce projet. L’idée lui semble géniale à lui, papa et beau-papa de deux petites filles de 2 et 6 ans, tout comme la garderie. Il rêve de voir des théâtres en ouvrir.

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On part manger mexicain, Foofwa hésitait avec les sushis, mais la chaleur l’inspire et l’aspire vers la roulotte El Gringo tenue par William. Il y a déjà la queue devant le food truck vert qui sert des burritos et autres spécialités Tex Mex. Aidé par John, il enroule et tartine de guacamole à la chaîne, toujours avec le sourire. Courrez y manger!

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S’enchaînent alors les concerts de Peter Kernel et de Chapelier Fou dont Aurélia la responsable de l’accueil VIP est tellement fan qu’elle n’ose pas les aborder et me demande de l’aide. Ni une ni deux je les attrape et leur demande si ils ont une minute, ils sont timides mais jouent le jeu, les vinyles sont signés, je peux me remettre à écrire mon article. Cette soirée a attiré les mélomanes, Other Lives enflamme le public qui en redemande en criant, quand ils repartent sur scène pour un rappel, Xavier notre chef adoré en hurle de bonheur.

Demain, c’est Philippe Ligron, animateur de Bille en tête sur la Première qui m’accompagne pour ce que je pense être l’arrivée la plus originale d’une vieille pie sur le festival, mais je n’en dirai pas plus pour lui garder la surprise!

Frank Matter, les bombes à la Motta et la soirée sold out!

Deuxième jour de festival, j’ai rendez-vous avec ma deuxième pie, Frank Matter animateur de l’émission Supersonic sur  couleur3 et batteur dans le groupe de rock lausannois Hey Satan. La journée s’annonce particulièrement intelligente, Frank affirmant fièrement sur sa page Facebook que ce soir il soutient Georges.

Il m’attend sur la terrasse du Habana, juste en face de la place Python, la salsa qui émane de l’intérieur du bar nous donnerait presque envie de nous déhancher, mais malheureusement pour nous (heureusement pour les passants) nous sommes attendus.

Aujourd’hui, j’ai décidé d’emmener Frank à la Motta. Ancien étudiant en lettres et philosophie (si si ) à l’université de Fribourg, il a vécu à la route de la Pisciculture, d’après lui l’endroit le plus charmant de la ville. Il avoue avoir surtout passé son temps à feu Fréquence Laser et reprenait régulièrement le train direction la Dolce Vita de Lausanne. Pas étonnant donc qu’il n’ait jamais trempé le pied (ou autre chose), dans la Motta.

Heureux d’aller nous rafraîchir, on embarque dans le funiculaire et j’essaye de suivre tant bien que mal la cadence et la démarche de Frank. Il a chaud, il veut aller se tremper, on fonce! (La vidéo de cette bombe incroyable sera disponible sur la page Facebook des Bleorges).

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Après avoir vidé la piscine, nous nous dirigeons vers la buvette de la Motta, tenue depuis une année par le HC Fribourg- Gottéron. Heureux d’avoir enfin un vrai été, ils nous accueillent avec un apéro et quelques feuilletés. Irène, la responsable de la buvette nous explique que les plats sont préparés à Saint-Léonard où la cuisine est un peu plus fonctionnelle, mais tout est terminé ici. A la carte, des frites, des nuggets, mais aussi des salades, du rosbif, et même du steak tartare.

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Le timing est serré, et nous devons déjà nous rhabiller et reprendre le funiculaire pour nous diriger vers le festival. Take off productions nous attend pour faire le trajet avec nous et nous obtenons l’autorisation du chauffeur du jour de filmer l’interview directement à la place du conducteur. Les jeux de mots fusent, j’ai peur que Frank bascule dans le vide paniquée de ne rien pouvoir faire pour le retenir, la bête faisant quand même deux fois ma taille.

Frank est animateur radio à Lausanne et vit dans la capitale vaudoise, mais personne ou presque n’ignore qu’il est valaisan. Ce qui tombe bien puisque ce soir le drapeau aux treize étoiles flotte au-dessus des Georges. Il ne manque plus que Christian  Constantin parqué dans les backstage et un râcleur devant les loges. Lionel, programmateur du festival est le premier valaisan à nous accueillir, suivront les musiciens de Yellow Teeth, Jeff Abelda, journaliste au nouvelliste, Tiziano le chanteur, et Yvan Broccard, le bassiste tout droit sorti des années 70 qui aurait volontiers débarqué sur sa Harley s’il n’avait pas à transporter sa basse et son ampli. Les deux se sont rencontrés jadis, naguère même, à la cafétéria du collège des Creusets. Yvan et ses copains un peu plus âgés, les hardeux du collège qui faisaient peur à tout le monde avaient affublé Frank du surnom de  « Bart Simpson » à cause de sa coupe de cheveux. Malheureusement aucun document d’archive ne m’a été fourni pour illustrer mes propos. 

La soirée se poursuit, les Yellow Teeth sont sur scène quand nous décidons d’aller manger au stand Tam-Tam de Josie qui propose de la cuisine africaine, plus précisément camerounaise. Josiane et sont mari n’ont pas encore de restaurant, mais ils offrent un service traiteur. Ils sont beaux derrière leur stand,lui tient la caisse et elle dirige la cuisine et le barbecue ou elle grille des poissons entiers. Frank opte pour le poulet Mafé (comme je suis), servit avec du riz et une sauce cacahuète. On vous le conseille!

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A l’instant où je vous écris, la soirée est sold out, un jeune homme qui a essayé d’escalader les barrières de sécurité depuis l’arrêt de bus qui se situe à côté des backstage vient de tomber dans les thuyas derrière moi. Il a été gentiment raccompagné vers la sortie. Les musiciens de De Staat se promène sur la place et on l’air de s’y plaire, c’est aussi ça les Georges! Goran Bregovic a rassemblé une foule compacte et festive, le drapeau serbe flotte au-dessus des têtes, et les déçus qui n’ont pas pu avoir de billet écoutent d’où ils peuvent un des concerts les plus attendus du festival. Une dame aura même réussi une sortie collector à la billetterie en expliquant: « Vous savez ce qui était bien du temps de la Jazz Parade? C’était jamais complet! ».

Demain, j’attend le célébrissime danseur contemporain genevois Foofwa D’Imobilité avec qui j’irai danser sur le pont de la Poya tout en courant. Vous êtes bien sûr les bienvenus si vous aussi voulez danser avec nous ou me prodiguer les premiers soins lors d’un arrêt cardiaque qui me semble inéluctable. Rendez-vous vers 16h00 à la gare de Fribourg.

Lilly Bulle, Ivy Hipsylon, une virée en Impérial et le début des vieilles pies

Enfin elles sont là mes vieilles pies! Aujourd’hui je lance ma rubrique consacrée aux VIP des Georges, mes invités de la semaine, les privilégiés, des personnalités romandes qui m’accompagneront tout au long du festival pour une visite insolite de la ville, un apéro et une soirée aux Georges. Avec certains partenaires, des bars, les stands je vais soigner mes protégés et leur donner envie je l’espère de revenir très vite.

Pour le lancement du festival, ce sont deux des danseuses burlesques les plus présentes sur la scène suisse et internationale. Lilly Bulle, psychothérapeute dans la vraie vie, performeuse et productrice quand il y a des paillettes et Ivy Hipsylon, corsetière au civil et dresseuse de feu quand les lumières se tamisent.

Je les attends à la gare de Fribourg en fin d’après-midi, elles sont magnifiques, habillées comme des pin-up sur le flan d’un bombardier de la deuxième guerre mondiale, elles posent dès que je sors mon iphone pour une photo et elle le font très bien.

Nous marchons vers le funiculaire, je me rappelle à peu près comment prendre un billet et nous embarquons à l’avant. Il fait chaud, Ivy sort son éventail, le décor colle parfaitement à mes deux pies.

A notre arrivée en vieille ville, les filles lancent des oooh, des aaaah à la vue de la magnifique voiture vintage, une Imperial rouge des années 50 qui nous attend. Denis notre chauffeur du jour nous attend à l’ombre d’un arbre, il bondit en voyant les filles et vient nous saluer. Nous montons, moi à l’arrière, les filles à l’avant puisque la voiture dispose de trois places. Denis, c’est le génialissime propriétaire du Deni’s Diner de Pensier.

Véritable repère à motards et passionnés de belles cylindrées, Denis a ouvert cette année le restaurant de ses rêves et il ne désemplit pas depuis. Fidèle au modèle américain, la déco est soignée, les tables ornées de ketchup et de moutarde dans des bouteilles en plastiques rangées près des portes serviettes, on s’attend à vivre la scène d’ouverture de Pulp Fiction avec les deux amants gangsters qui cambriolent un diner. Tout y est, le juke box, les motos et les vieilles voitures parquées devant, les serveuses en robes à pois et le sol en damier. On y sert des hamburgers confectionnés avec de la viande locale, du bison d’avenches même, et les pommes de terre sont apportées directement au restaurant par le voisin avant d’être pelée, coupées et transformées en frites.

On se commande des milk shakes et on papote. Lilly tient une revue au Lido de Lausanne, elle y produit des spectacles et donne des cours de danse. De son vraie nom Julie, elle travaille comme psychothérapeute et est maman d’une petite fille d’un an. Et puis il y a Ivy, de son vrai nom Hulya, une jeune corsetière fribourgeoise et ancienne élève de Julie qui lui fait désormais ses costumes de scène. Parce que c’est un peu la règle dans le burlesque, il y a une espèce de fierté à confectionner ou à dessiner soi-même son costume de scène. Les filles sont complices, elles me racontent leurs soirées, le monde du burlesque, les jalousies, la difficulté de vivre de ça. Pas simple de s’effeuiller, mais elles assument. Elles sont féminines et le revendiquent. Ivy me raconte que personne ne la remarque quand elle n’est pas maquillée, mais elle aime qu’on lui fasse un compliment une fois métamorphosée. Lilly, elle, n’a pas hésité à danser enceinte, son corps change, mais pas elle et elle n’a aucun problème à montrer ce ventre que beaucoup cherchent à cacher.

Nos milk-shakes terminés, nous reprenons la route vers la place Python. Denis est charmant, il nous raconte qu’il a trouvé sa voiture en France et il est fier d’affirmer qu’il n’y en a que trois comme celle-là en Europe!

Une équipe de tournage nous attend à notre arrivée, VIP oblige, les filles répondent à quelques questions et nous nous dirigeons vers les backstage pour nous réhydrater avant de nous diriger vers le camion de radio fribourg pour une interview en direct à réécouter ici.

Après une pause bien méritée, nous nous redirigeons vers la foule devenue dense du festival et nous frayons un passage vers le stand de Cynthia. La chanteuse du groupe fribourgeois Jim the Barber passionnée de cuisine tient depuis l’année passée un stand de hot-dogs. Mais attention, pas le hot-dog à un franc façon géant suédois, le vrai hot-dog que l’on peut trouver au coin d’une rue de Manhattan, garnie de choucroute ou de rucola. Les filles se ruent sur un double-trouble, je me tâte et me décide enfin pour un Mr. Bean, mon mari n’aura qu’à se boucher le nez ce soir.

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C’est moi ou cette photo est un peu cochonne?

On se rince l’oeil avec le concert des Duck Duck Grey Duck, toutes plus ou moins d’accord que les beaux cheveux frisés de Robin le chanteur mériteraient qu’on y passe les doigts. Le festival est lancé, les filles sont heureuses et profitent de leur soirée. A venir, le rockabilly mexicain des Puta Madre Brothers, on se réjouit.

Demain, j’accueillerai Frank Matter, la voix la plus suave de couleur3, fils naturel de Frank Drebin, Jacques Villeret et Mimie Mathy, si tout va bien, il devrait arriver en maillot de bain. Vive les Georges!

Élise et le festival qui sait faire plaisir aux parents

Si toi aussi, super maman ou super papa tu fais parfois quelques kilomètres en plus pour faire les courses dans un centre commercial spécial parce que la garderie est géniale et que tu peux faire ton shopping, tes commissions et même te boire un starbucks dans la paix tout en récupérant ta descendance ravie d’avoir joué pendant 2h dans un espace conçu pour eux, cet article est pour toi.

Quand on est parents, aller à un festival tient parfois du miracle, il faut trouver une baby-sitter qui prendra les enfants tôt, qui les fera manger et réussira à les coucher, on panique, parfois même on culpabilise (parfois hein), et puis c’est la course. Il faut tout préparer, être sûre de ne rien oublier. A tous les coups le petit dernier a choisi ce moment précis pour sortir une triple otite, deux varicelles et une gastro. Mais on tient bon, on lance deux culottes et les brosses à dents dans un sac et on démarre sans regarder dans le rétroviseur (de toute manière ils arrêtent de pleurer à la seconde où ils n’ont plus la voiture en visuel, prions pour la gentille baby-sitter).

Ensuite, on se tape les 70 kilomètres de bouchons, on sort du parking après trois heures de marche et une fois la file d’attente passée, on se boit une première bière. Et c’est là, à ce moment précis, que l’on croise une maman (ou un papa) hyper courageuse, en train de fourrer des frites au premier qui réclame un hot-dog, changer le deuxième et moucher le troisième vissé sur son dos. On lui lance alors un petit regard de compassion qui veut tout dire, parce que cette maman là a la classe, elle a osé. Ou elle n’a pas trouvé de baby-sitter.

Dix mille fois je me suis dit à un concert que mes enfants auraient adoré, il fait beau, chaud, et ils connaissent par coeur les paroles des  chansons du  groupe qui passe. Alors je me repasse en boucle le discours dans lequel je me persuade que j’ai aussi droit à un moment pour moi, des festivals ils en verront plein (en 2035).

Finalement cette année, il semblerait que la donne change pour June, 6 ans qui sera ma petite assistante / critique du jour et Lemmy 4 ans qui a préféré rester à la piscine. Avec des prénoms pareils, ils étaient quand même destinés à voir un jour ou l’autre un concert en live!    FullSizeRender

Les Georges ont tenu dès le début à inclure les familles dans leur manifestation. En 2014 déjà, une garderie avait été mise en place, gratuitement et un programme avait été conçu pour les ados, sans oublié le dimanche, journée entièrement consacrée aux enfants. Mais une première édition demande beaucoup plus de boulot que prévu et la communication avait peut-être un peu manqué autour de ces deux projets. La garderie n’avait pas rencontré l’affluence prévu et le projet pour les ados avait tout simplement été annulé, faute de participants. Mais ils ont la tête dure les Georges et ils ne baissent pas les bras facilement. Surtout pas Élise, la femme du patron qui est en charge de ces deux projets.

J’ai rendez-vous avec elle directement au centre Phénix qui se situe tout près de la place Python, au numéro 7 de la rue des Alpes. C’est ici qu’Élise a installé une garderie grand luxe pour les petits des Georges, l’occasion rêvée de passer un début de soirée avec ses enfants, d’écouter avec eux le premier concert  puis de passer un moment entre « grands » à raconter des blagues salaces, dire plein de gros mots horribles et  fumer sans faire l’hélice autour de la poussette du plus petit qui est justement dans le sens du vent.

 Dans la salle principale, on trouve des tables à l’échelle des pensionnaires attendus, des jeux, de quoi dessiner et des livres. Dans la deuxième pièce, le coin « nuit », des lits ont été préparés près du coin vidéo qui a été pour l’occasion armé d’immenses coussins qui devraient permettre aux plus tenaces de se laisser couler dans un sommeil profond. Parce qu’elle a cette particularité cette garderie, de garder vos enfants (dès 3 ans) jusqu’à minuit la semaine, et même une heure du matin le week-end. Du jamais vu. Tout cela avec la participation de plusieurs partenaires et sponsors, le centre le Phénix premièrement qui a mis à disposition gratuitement le local, Librophoros qui met les livres à disposition, Fribourg Centre qui offre les repas (oui, vos enfants peuvent manger gratuitement et équilibré dans cette garderie, vous ne rêvez pas!) et le service de l’enfance et de la jeunesse du canton de Fribourg.

La garderie est à votre disposition tout au long du festival, gratuitement et sans inscriptions. On vous demandera quelques informations sur la santé de vos petits, à savoir si ils ont des allergies ou si ils se transforment en Hulk quand on leur refuse un septième dessert. A noter que deux soirées spéciales « contes pour les p’tits Georges » auront lieu le mardi et le vendredi en compagnie de Marie-Adèle Hemmer, Florence Kammermann et la violoncelliste Marie Bavaud.

Au final, June me confirme qu’elle se réjouit d’y dormir, et je me réjouis de pouvoir l’emmener à son premier festival sans payer le prix de sa fatigue toute la semaine.

Pour plus d’infos, vous pouvez comme d’habitude vous rendre sur le site des Georges.

 

 

Boris, la machine de guerre qui aime porter les fûts

Ça avance sur la place Python! Le patron a remis son tshirt (parce que la photographe est partie), et les tentes poussent comme des champignons.

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photo Maud Chablais

L’occasion de vous présenter l’arme secrète des Georges. Pile entre le staff et les bénévoles, il y a Boris, le stagiaire que l’on me présente comme la « machine de guerre » du festival.

 

Joli blond (pas du tout célibataire, j’ai demandé pour vous bien sûr) de 38 ans qui en fait facilement dix de moins, Boris vient aux Georges depuis la première édition l’année passée. Véritable homme à tout faire, il épaule Olivier le chef de bar et m’avoue en souriant qu’il adore porter des fûts.

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Olivier, responsable des bars

Boris vient un peu pour le plaisir, mais surtout pour le compte de la Fondation Echaud basée à Cugy qui a pour mission d’accueillir des adultes en situation de poly handicape. A l’année il est responsable des relations publiques et des loisirs pour la Fondation qui l’envoie l’été en stage pour développer ses compétences en événementiel. Il enchaînera directement avec le Paléo sur lequel la Fondation tient un stand spécialement pensé pour les festivaliers en situation de handicape, une sorte de zone de repos conçue pour leur permettre de récupérer et de crier eux-aussi Bamboulé jusqu’au bout de la nuit.

En discutant un peu à l’ombre avec mes deux chiens qui sèchent comme des morues , il m’explique qu’il apprécie particulièrement le festival Les Georges parce qu’ici, c’est le festival qui vient en ville et pas l’inverse. Et puis il ne connaissait pas du tout Fribourg avant! Il apprécie tellement son séjour ici qu’il reviendra à titre privé cette fois-ci pour la troisième édition.

Boris représente donc sa fondation, mais il y aura également des associations mises en avant cette année lors du festival. La plateforme Pis ton assoc’ (on notera au passage le talent qu’a notre président directeur général Xavier Meyer pour les jeux de mots, d’ailleurs je vous propose de me dire comment son salon se serait appelé s’il avait été coiffeur) propose à diverses associations de venir se présenter sur l’espace entre la scène et la rue de Romont (direction rue Saint-Pierre). Le bus Point Com leur servira de stand. Elle est pas belle la vie?

Vous pourrez trouver toutes les infos sur le site des Georges.

 

 

Day 3, Jérôme Berbier, son organe incroyable, le team déco et les backstages.

Troisième jour de montage, le gros et le lourd sont là, on peut commencer à faire dans la dentelle. Et qui dit dentelle dit Jérôme Berbier! Si vous ne l’avez jamais vu, vous l’avez peut-être déjà entendu. Quiconque connaît Jérôme pourra témoigner de ses talents de designer industriel ou même vantera son travail de styliste. Mais personne n’oubliera d’évoquer son incroyable organe. Le genre à vous faire vous retourner dans la rue ou à avaler de travers votre apéro. Oui, Jérôme Berbier a des cordes vocales uniques (bande d’esprits mal tournés) qui produisent le rire le plus incroyable de l’univers.  Il se raconte même qu’il a stoppé un soir une émission de canal+ en éclatant de rire dans le public. J’ai longuement cherché la vidéo de ce moment de grâce sur internet, mais sans succès. J’offre d’ailleurs un hot-dog de chez Cynthia pendant le festival à toute personne susceptible de me fournir des informations qui me permettront de mettre la souris dessus.

Quand j’arrive sur le place Python aujourd’hui à 14h30 avec Lemmy mon fidèle assistant de un mètre de haut, FullSizeRenderil fait chaud et c’est le coup de mou. Jérôme fait une pause avec son équipe du jour, Johnny et Martin. Le chef est là qui veille, comme toujours.

Très vite ils se remettent au travail et je les suis, direction les backstages.

Jérôme m’explique son plan pour transformer de banales containers de chantier en havres de paix cosy et feng shui pour artistes éreintés. Tel le fils naturel de Valérie Damidot et Séphane Plaza, le bon goût en plus, il use d’astuces et de plans B pour remplir sa mission, tout en respectant les impératifs financiers d’un festival encore jeune. Un peu comme ces voiles de bateau récupérées chez rond de chute et qui serviront de bâches. L’intérieur des containers sera bardé de lames de bois pour donner l’illusion d’une petite maison, des palettes seront utilisées pour créer le fond des terrasses et le bar. Génie, vous avez dit?

Rien d’étonnant à ce que le festival engage une pointure de design pour s’occuper au mieux des artistes qu’on sait parfois très exigeants. Bien sûr je ne dirai rien des desiderata de Other Lives ou autres Goran Bregovic. N’insistez pas, je vous dis! Même sous la torture je ne piperai mot. (Il va sans dire que je n’ai aucune de ces précieuses informations, les organisateurs étant au courant que je garde aussi bien un secret que Closer et ma soeur réunis).

Cependant, je ne prends pas trop de risques en avançant que l’on est loin des 150 policiers demandés par les Beatles:

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ou des M&M’s dont il faut retirer les bruns demandés par Van Halen:

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Dans un prochain article, je vous parlerai du chef qui cuisinera exclusivement pour les artistes durant le festival, et peut-être qu’on saura si oui ou non Julie Hugo de Solange la Frange dort dans un caisson pressurisé.

En attendant, n’hésitez pas à glaner des conseils déco pour votre intérieur auprès de Jérôme, ou racontez-lui une bonne blague et profitez de son rire.

https://www.facebook.com/pages/Monsieur-J/881288181937509?fref=ts

Day 2, radio Fribourg, Aïcha et les bénévoles

Deuxième jour de montage. J’arrive sous le kiosque de la place Python, il est 9h30. Le patron (Xavier Meyer, directeur du festival) est en train de se faire un café avec la petite machine Nespresso posée sur un banc, il reste des croissants de la veille et du chocolat. Maud Chablais, photographe officielle du festival est aux prises avec son matériel, elle aimerait monter un studio en plein air mais le vent gonfle son fond blanc comme une voile d’Alinghi et menace de faire tomber son flash. On dirait que personne n’a attendu mon arrivée pour commencer à travailler. (Ça vous étonne? Moi aussi).

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Aujourd’hui avec Xavier, on a rendez-vous à la radio pour faire un peu de promo. Il parlera de la programmation et moi du blog. Amaëlle nous attend vers 10h15 pour son émission en direct live des studios de Radio Fribourg: A l’ombre du Baobab. Au final, on s’en sort plutôt bien, toute la prog. y est passée, j’ai pu placer mes coups de coeur chéris, on aura parlé des projets autour du festival, de la garderie, de l’atelier pour les jeunes, des transports en commun et de mon blog et des Renifleurs schwytzois! Vous pouvez écouter ma voix suave du matin grâce au podcast , et je reparlerai des différents projets des Georges dans des articles à venir.

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Sur cette deuxième de journée, on peut déjà croiser des bénévoles. Je rencontre Aïcha, leur responsable qui était partie chercher des chaussures pour ses protégées du jour débarquées en tongs. ON NE MONTE PAS UN FESTIVAL EN TONG, on l’a déjà dit hier, personne ne me lit? Bon sang!

Plus sérieusement, un festival sans bénévoles, c’est un peu comme une coupe Danemark sans coupe ou une croisière sans bateau. Ils sont plus de 140 sur les festival, tous encadrés par Aïcha, et je peux vous dire que ce n’est pas de la tarte. 140 bénévoles, ça veut dire 70 à 80 postes par jours à répartir entre des jeunes qui n’ont pas forcément d’expérience dans le domaine. Il faut s’assurer qu’ils sont là (il en manquait deux ce matin), et qu’ils font leur job.  A la clé, des entrées pour le festival (un soir offert pour deux soirs de boulot), un t-shirt Staff (collector) et ton badge personnel. Et surtout, la possibilité de vivre un festival de l’intérieur, de rencontrer des gens aussi. J’ai appris ce matin de source sûre que je tairai parce qu’il est le directeur du festival que deux bénévoles sont tombés amoureux l’année passée et viennent d’emménager ensemble avec chien, chat et plantes vertes.

Une fois le festival terminé, les bénévoles sont remerciés avec une journée entière qui leur est dédiée.

Pour cette deuxième édition, il semblerait que les bénévoles ont à nouveau répondu présent même s’il en manque quelques uns pour le samedi. N’hésitez donc pas à vous inscrire en contactant Aïcha!

D-DAY, C’est parti mon kiki!

On y est! Le camion magique (qui se déplie et se transforme en scène monstrueuse) est enfin sur la place Georges Python. Du monde s’affaire autour, transpire, déplie, fixe, tire, pousse, râle (un peu) quand ça ne rentre pas comme il faut, mais on y est! La contrepéterie belge est de circonstance, oui, il fait beau et chaud. Tout autour, les passants s’arrêtent, se demandent de quoi il retourne et on peut voir la petite ampoule qui s’allume dans leurs méninges au moment où ils réalisent (si les chaleurs des derniers jours n’avait pas suffi) que c’est l’été, et qui dit été dit Festival Les Georges. Un peu comme le cortège de la Saint-Nicolas annonce Noël (deux mois après Manor), le festival du centre ville donne le coup d’envoi des apéros tardifs, des rencontres avec les copains qui sont partis de Fribourg parce qu’il ne s’y passe jamais rien et que c’est mieux ailleurs mais qui reviennent passer toutes leurs vacances ici (on vous aime, alors tant mieux!).

MAIS un festival comme celui ci ne se fait pas tout seul, grâce au Georges, j’aurai l’occasion de mettre en avant quelques unes des bonnes âmes que compte le staff des Georges, un peu pour les remercier et aussi pour que vous n’hésitiez pas à leur en taper cinq si vous les croisez. Evitez juste de le faire si ils sont en train de porter un fût de 30 litres de bière ou d’escalader la scène pour y fixer un spot qui pèse trois tonnes.

Aujourd’hui, je vous présente Frank, le responsable technique des Georges. Coupe impeccable et grosses chaussures sur grosses chaussettes (essaye-voir de monter une scène comme celle-ci en tongs), il ravitaillait l’équipe de montage en eau quand je suis arrivée. A sa droite, Lionel, la dread lock affûtée est déjà affairé à déplier cette scène dont le montage de base devrait prendre la journée. Après quoi il faudra mettre en place des bâches, déplier des trucs et des machins, même un hamac il paraît. Et puis viendra ce qu’on appelle le backline, tous les amplis, les différentes colonnes qui composeront la façade, des kilomètres de câbles qui partent dans tous les sens, des spots lumineux et autres joyeusetés à porter à bout de bras tout là-haut. Dès mardi, jetez un coup d’oeil à tout ce qui compose une scène et vous aurez alors une petite pensée pour des types comme Frank et Lionel. En attendant, vous pouvez leur amener un coca bien frais ou une glace ils seront toute la semaine sur la place Python!